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Metals - Le nouvel album de Feist

 
par E.M
 
 
 
 
 
On voudrait vous parler de Feist qui revient avec son dernier album "Metals", après quatre ans d'un trop long silence. Et vous poser une question essentielle. Qu'y a-t-il de plus agréable qu'une fille guitare en bandoulière ? Un voyage peut-être...
 
L'artiste débuta comme chanteuse d'un groupe de punk mais sa carrière explosa avec l'album "Let it Die", paru en 2004. Subtile dosage d'Indie rock aux accents jazzy. Des chansons marquantes comme Mushaboom et Gatekeeper...Suivront deux autres albums.
 
Le titre du dernier opus nous laisse songeur, tant il contraste avec le timbre délicatement voilé de la chanteuse. C'est donc avec envie et impatience que l'on partage l'écoute de "Metals".
 
D'emblée avec "The bad in each other", Feist nous invite à une prise de conscience. A tout plaquer pour aller chercher le meilleur. Une musique guitare, batterie, cuivres aux accents country...qui évoque ces paysages qui défilent, alors qu'on a pris la route en laissant tout derrière soi. Pour rejoindre une marge en quête d'une vie authentique.
 
On a bien besoin de "Graveyard", la seconde chanson au tempo lent, pour nous remettre de ce départ. Intimiste mais pas morbide, "Graveyard" fait la part belle à la guitare électrique, au piano et la voix toujours aussi juste de Leslie (Feist). Superbe timbre aigu, tantôt velouté, voire même susurré. Feist nous flingue !   Arrivent des cuivres qui nous rappellent comme une décision prise de nous aventurer en terre d'Utopie. Et les coeurs pour nous sentir moins seuls...
 
Appréciez une version live (sans les cuivres) :
 
 
 
C'est alors que le temps s'arrête sur "Caught a long wind". Il y a quelquechose de solennel. Un rapport à la nature et aux éléments exacerbé.
 
 
"I caught a long wind
Long life wind
I got to know the sky
But it didn't know me
I got to see the land
And land on top of the sea
Be the bird, Be the key
And the current tells
What the wawe withheld
And the lightning sang
Of where the light would land
Where will you go
To keep yourself afloat?"
 
  
On pensait être sur la route. En quête de contrées sauvages.  Mais la voix magique de Feist et le piano dessinent des nuages  Feist nous entraîne par les airs. On survole les champs de blé, et les courants tumultueux du Colorado...
 
Avec "Home come you never go there", Leslie nous ramène les pieds sur terre. Du Feist. Une pop des plus classique. Mais sincèrement. A cet endroit précis du voyage, il fallait bien cela pour digérer toutes ses émotions nouvelles...comme un point d’ancrage pour ne pas dériver.
 
 
Parce que la chanteuse est folle de nous proposer des arrangements aussi inventifs. "Mais souvenez toujours : ce n'est pas vous qui êtes folle, ce sont les autres qui sont tristes..."
Le panneau annonçait la route sinueuse. Et il disait vrai puisque le danger est bien présent avec "Commotion". Une touche d'électro. Un tempo rapide, saccadé. Une voix posée. Presque parlée parfois, contrastant avec les coeurs qui semblent crier au danger imminent.
La chanson qui suit, "The circle married the line", est une bulle de douceur. On retrouve la voix de Feist. Mais Leslie s'amuse. Loin de faire le clown, elle est joueuse surfant sur les mélodies lumineuses et contrastées. Une chanson subtile et musicale, magnifiée par la présence des cordes.
  
 
Plus loin, "Anti-Pioneer" est une chanson longue, au tempo lent. Encore un métal précieux. C'est de l'or cette chanson avec une voix d'une pureté rare, juste entrecoupée de la batterie, et plus loin de quelques notes discretes de guitare qui résonnent de l'écho des grands espaces sauvages...
Des arrangements inventifs, on en trouve à nouveau sur "Confort Me". Nouvelle chanson au tempo lent. Au bout de 2 minutes, on passe la seconde. Le regard vide et tourné vers le ciel, il y a comme un complainte. Ou une demande...
 
Et puis il y a "Get it wrong, get it right". C'est juste beau, ça miroite de simplicité. La voix ouatée de l'artiste est mise en valeur. Il y a sur cette chanson quelquechose d'enchanté. Les pouvoirs extraordinaires de Feist nous entraînent à nouveau par les airs. On ne parcourt plus les grands espaces ; on les survole. Il y a cette altitude Baudelairienne là tout près. On sonde toutes sensations. ça vole, s'envole. S'éole.

Mais il faut vous dire. Et même si c'est un peu brutal. This is the end.
 
 
Dans ce nouvel album, Feist fait évoluer sa musique et les idées. "Metals" est un album superbe. Une métaphore aussi, celle d'un matériau propice à la construction. Ainsi, la gravité du ton nous invite à la réflexion. Comme une quête de soi et d'une vie authentique. Pour construire ou façonner sa vision de la vie et des autres.
 
 
"Tellement de gens vivent dans des circonstances malheureuses et pourtant ne prennent pas l'initiative de changer leur situation parce qu'ils sont conditionnés pour une vie de sécurité, de conformité et de conservatisme. Tout cela semble leur apporter la paix de l'esprit, mais en réalité, rien n'est plus dangereux pour l'esprit aventureux présent en l'Homme, qu'un futur tout tracé. Le noyau dur d'un homme à l'esprit vivant est sa passion pour l'aventure. La joie de vivre vient de notre rencontre avec des expériences nouvelles, et il n'est donc pas de plus grande joie que d'avoir un horizon changeant sans cesse, d'avoir pour chaque jour un soleil nouveau et différent..."

Christopher McCandless - "Into the wild"
 
 
 
 


06/10/2011
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