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Edvard Munch, l'oeil moderne

 

par E.M

 

 

 

 

Fin décembre 2011. Balade au coeur de Paris qui nous fait passer par le Centre Pompidou à Beaubourg.

Parmi toutes les expos, celle consacrée au peintre Edvard Munch propose une réflexion sur les indices de modernité dans l'oeuvre de l'artiste.
 
 
 
  
 
Edvard Munch est un artiste norvégien né en 1863. Il a commencé à peindre en 1880, Le Cri étant une de ses plus célèbres réalisations. Un tableau expressionniste réalisé en 1893.
 
Difficile pour autant de classer l'artiste, puisqu'il accomplit une grande partie de ses réalisations sur la première moitié du 20e siècle, après une rupture qui marque son oeuvre.
Cette rupture se produit selon les historiens People de l'art, soit en 1902 lors d'une dispute amoureuse au cours de laquelle un coup de feu abîme une phalange de la main gauche du peintre, soit après un séjour en clinique pour troubles nerveux  en 1908-1909.

Dans ces premières décennies du 20e siècle, Munch s'ouvre beaucoup à l'univers extérieur. Il voyage, va au cinéma, s'intéresse aux médias...Et suit de près les formes de représentation les plus contemporaines comme la photographie et le film, qu'il expérimente d'ailleurs.
"Edvard Munch, l'oeil moderne" propose ainsi beaucoup de photographies réalisées par l'artiste. On découvre qu'il a fait majoritairement des autoportraits, à partir de 1902 et jusque dans les années 1930. Ainsi chaque année il réalisait un autoportrait comme pour mesurer l'effet du passage du temps, ou bien constituer une autobiographie visuelle. L'idée reçue d'un artiste tourmenté et centré sur soi n'a rien d'étonnant du coup !
 
 
 
Autoportrait à la clinique    
 
 
Ou bien comme le suggère le dépliant, s'agit-il du premier commandement de la bohême littéraire norvégienne de la fin du 19e siècle qui était : "Ecris ta vie !"
Pour notre part, on s'amuse aussi de cet alignement d'autoportaits s'achevant par la photo d'un chien :
 
 
 
 
Comme si l'artiste voulait tourner l'exercice en dérision ou prendre le recul nécessaire.
 
Une exposition fascinante où l'on découvre toute la modernité et la complexité de l'oeuvre de Munch. Jusque dans ces images de film tourné à Paris par le peintre, montrant sa fascination pour les grandes villes. Preuve aussi que l'artiste avait conscience que ces nouveaux médias généraient des formes d'expression nouvelles.
 
Le Cri est une oeuvre qui symbolise l'homme moderne emporté par une crise d'angoisse existentielle
 
 
 
 
 
Une réalisation à propos de laquelle Munch avait expliqué ceci :
 
 
"Je me promenais sur un sentier avec deux amis, le soleil se couchait. Tout d'un coup le ciel devint rouge sang. Je m'arrêtai, fatigué, et m'appuyai sur une clôture. Il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et la ville. Mes amis continuèrent, et j'y restai, tremblant d'anxiété. Je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers."
 
 
 
 
 
 
Et nous on sort du centre d'art.Tout d'un coup il fait nuit sur Beaubourg. Avec les lumières de la ville le ciel devient rouge sang.  Les clodos installent leur couche sous le préau du Centre Pompidou...
 
Nul doute que ce siècle aurait inspiré Munch.
 
Et si en 1893 on poussait un cri, en 2011 on s'est Indignés. Et en 2012 ?
 
  
 
 
 


07/01/2012
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