Les labels indépendants se bougent !
par E.M
On apprenait cette semaine que 200 labels indépendants quittaient Sportify. Le distributeur britannique STHoldings qui les représente explique que « bien que ces services offrent le moyen de diffuser notre musique auprès de millions d’auditeurs, nous craignons qu’ils ne cannibalisent les revenus des ventes issues des boutiques numériques traditionnelles ». En clair, un abonné ne trouve plus de raisons d'acheter un titre ou un album s'il peut le retrouver sur Spotify, en s'abonnant ou non.
Ainsi, ce type de services d’écoute nuiraient aux ventes de musique en ligne au lieu de les favoriser.
Plus généralement, et nous l'avions déjà évoqué, le modèle économique des services de streaming est loin de satisfaire tout le monde, en particulier chez les représentants de la musique indépendante, dans la mesure où il n'est pas équitable : il rémunère trop faiblement les labels indépendants et les artistes, ceux-là mêmes qui créent la musique.
Dans un article, on évoquait l'utilisation des réseaux sociaux par les artistes, comme un des moyens de diffuser sa musique et en vivre. Et une alternative aux circuits de vente traditionnels en pleine crise de l'industrie musicale.
Les labels indépendants ne sont pas en reste. Il en existe de nombreux plus ou moins connus et dans tous les genres : Vicious Circle, Platinum Records, Hiphiphip, Jarring Effects... On vous fait pas la liste, hein ?
Pour promouvoir leurs artistes et leur musique, ils ont recourt à l'organisation d'événements.
Dernièrement c'est le label Talitres qui proposait au Rocher de Palmer à Cenon (33) de découvrir Maison Neuve et Flotation Toy Warning. Du reste, cette soirée Talitres n'était pas un coup d'essai.
Un autre label s'y est essayé. Il s'agit de Banzaï Lab, lequel est plus orienté électro, hip hop et musique du monde. Banzaï Lab a vu le jour sous l'impulsion du groupe bordelais United Fools, qui rencontrait des difficultés à produire son premier album. Créer un label était un moyen de contourner ces difficultés, mais aussi d'enrichir le paysage musical déjà riche dans le genre Indie Rock Folk. Apporter de la diversité en somme.
Au passage, on avait découvert le collectif United Fools en concert au festival des Terres Neuves. Une belle surprise ! Le groupe vient de sortir un album en écoute, ainsi qu'un EP.
Pour ce qui est de Banzaï Lab, c'est dans l'excellente émission Starting Block de Radio Campus que l'on a pu écouter Clément Rouan, co-fondateur du label. Il évoque avant tout et surtout la création artistique, présente ses artistes et leur musique (1ère partie de l'émission). Mais il aborde aussi les difficultés et les moyens de diffuser leur musique (à partir de la 17e min et 45e s !!!).
C'est très intéressant et on le partage avec vous ici : Starting block en entretien avec Banzaï Lab
Vers la fin de l'interview, Clément Rouan évoque la Feppia (Fédération des Editeurs et Producteurs Phonographiques Indépendants d'Aquitaine). Celle-ci vient d'innover en installant des présentoirs proposant les offres de ses labels membres dans quelques 30 lieux culturels : librairies, cinémas, disquaires et salles de concerts de la région.
Les labels et artistes indépendants sont décidément très actifs !