Aucun express

Tu ne vas pas m'abandonner toi aussi - Louise Wimmer

 

par E.M

 

 

 

 

Voilà, il est arrivé. L'hiver que l'on semblait attendre. Il fait froid...Alors on choisit de s'enfermer dans la chaleur d'une salle de ciné. Pour oublier la crise, et la morosité ambiante.
Avec Louise Wimmer c'est raté !
 
 
 
 
 
 
Cyril Mennegun décrit le quotidien d'une femme de 50 ans, confrontée à la précarité après une séparation. Louise fait des ménages pour joindre les deux bouts.  Elle vit dans sa voiture, se douche dans les toilettes ou sur les aires d'autoroute...Son objectif est de trouver un appartement et de repartir de zéro.
C'est la rage et la volonté de rester digne qui la pousse à s'accrocher. Insoumise pour rebondir. Louise n'appelle pas à la compassion.
 
 
Ce film est porté par son actrice principale Corinne Masiero, diamant brut de simplicité. Comme un documentaire il est une plongée dans les classes moyennes. Il pointe l'ombre du déclassement que craint cette partie de la population. Voire même auquel elle est confrontée. Et l'absence de fraternité ou d'humanité...

Comme le terme d'ascenseur social apparaît bien désuet tout à coup. Un ascenseur ne fonctionne que s'il a un moteur, s'il y a du lien. Du lien social...Or le film met en exergue une catégorie repliée sur elle-même. Qui privilégie la philosophie du "chacun pour soi". Comme lorsque la toute jeune collègue de Louise n'a eu aucune reconnaissance pour celle-ci, qui l'a aidée à sauver sa place, et tente de faire embaucher une connaissance...

Dans ce contexte détonnant, Cyril Mennegun use d'une métaphore pour décrire le rapport à l'objet d'une société en manque de lien. Avec cette voiture qui est un peu le 2e personnage du film. Le refuge de Louise. Une confidente bien usée elle aussi à qui Louise supplie de ne pas l'abandonner.  Un soutien qui ne veut pas fermer sa gueule en balançant du Nina Simone à chaque démarrage...
 
 

 
 
 
Dans un contexte de crise économique et sociale, et plus seulement financière, quels discours tiennent nos politiques en cette année électorale ? Des débats ? Quels débats ?!
On a surtout droit à une guerre de petites phrases et des attaques tous azimuts. On surfe sur la perte du triple A d'un côté. On se moque du "catastrophisme rustique" de Hollande de l'autre...Les médias en font leurs choux gras et s'en contentent bien.

Cette chronique ne fait pas dans le pessimisme. Comme un symbole Nina Simone, avec de la douleur en elle, est à la fois sublime, sombre et lumineuse. Un exemple de femme insoumise.

Face aux carences de nos plus hauts représentants et des médias, Louise Wimmer est un film politique. Comme un rêve. Celui de la promesse d'un nouveau départ.
 
   
 
 
 
 


17/01/2012
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