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"Un bon jour pour mourir" de Jim Harrison : bien plus qu'un road trip

 

par E.M

 

 

 

 

S'il vous vient l'idée de vous cuiter lors d'une prochaine soirée, évitez de parler de pêche à la mouche. Vous n'imaginez même pas où celà peut vous mener...

"Un bon jour pour mourir", c'est ce que se disaient les Sioux sur le sentier de la guerre, pour se donner du courage. Cela a inspiré Jim Harrison qui a donné ce titre à l'un de ses romans. Un livre dont on ne sait pas réellement pourquoi on vous en parle. Peut-être un écho bien involontaire au "Last night on earth" d'Elysian Fields.

L'histoire est celle d'une virée déjantée à travers l'ouest américain dans les années 60. Elle débute dans un bar où le narrateur fait la connaissance de Tim. Une de ces soirées trop arrosées où l'on parle de tout, de rien. Et lorsque les deux gars évoquent cette rumeur d'un projet de barrage du côté du Grand Canyon du Colorado, ni une ni deux ils décident d'aller faire sauter le barrage !

Sylvia vient compléter ce trio. Elle est la petite-amie de Tim que celui-ci commence a délaisser. C'est le début d'un périple hasardeux pour nos trois héros où sexe, alcool, drogue n'aident pas à retrouver ses esprits.

Très vite le narrateur se demande bien dans quoi il s'est embarqué. Mais il poursuit l'aventure lui l'amoureux de pêche à la mouche, de la nature que l'Amérique veut défigurer. Et puis il y a Sylvia dont il est tombé sous le charme...

De toutes façons qu'ont-ils de mieux à faire ? Aucun projet précis. Ni pour Tim l'ancien du Vietnam, ni pour Sylvia paumée et amoureuse de Tim, ni pour le narrateur qui ne trouve pas de boulot..."Quelqu'un a dit, je crois que c'était un poète russe, que nous n'étions sur cette terre que les ombres de notre imagination".

Dans ce roman qui n'a l'air de rien, Jim Harrison témoigne d'une Amérique qui ne s'est pas remise de sa guerre du Vietnam. D'une jeunesse qui a perdu ses illusions et ses rêves. Il dénonce aussi la course à l'industrialisation et au profit d'une société américaine destructrice. Le barrage comme une plaie sur un visage, et cette nécessité de s'adonner à la pêche à la mouche symbolise cette idée. "Un bon jour pour mourir" est une diatribe à la fois désabusée et rock n roll !

 
Jim Harrison est né en 1937. C'est un amoureux de la nature et des grands espaces qui vit entre le Michigan et le Montana. Il a notamment écrit "Dalva" et "Légendes d'automne", lequel a inspiré le film du même nom.
 
 
 
 


14/08/2011
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